Legault et Fitz: ça ne pouvait plus durer


Mardi, Pierre Fitzgibbon continuait de donner des entrevues en exposant avec passion sa vision de l’avenir énergétique du Québec, avant que ne soit annoncée sa démission qu’il a expliquée par un… déclin de motivation. Ses explications n’ont convaincu personne, mais les constantes contradictions entre François Legault et lui forçaient son départ.

Dans un contexte où Hydro-Québec doublera sa capacité de production d’ici 2035 pour atteindre les objectifs de décarbonation, et avec tous les choix de société que cela implique, le gouvernement a l’obligation de faire preuve de cohérence dans ses messages à la population.

Il ne peut susciter l’adhésion, s’il se contredit lui-même sur les directions à emprunter.

Dans les derniers mois, comme dans un orchestre qui sonne faux, le superministre responsable de l’Énergie martelait que des hausses importantes du tarif résidentiel étaient inévitables d’ici 5 à 10 ans, alors que son chef passait constamment derrière lui en promettant de limiter ces augmentations à 3%.

Mercredi, en conférence de presse aux côtés de M. Legault qui répétait son engagement, «Fitz» n’a pu s’empêcher de préciser que cette hausse limitée était possible «à court terme»!

Une dernière goutte

En entrevue mardi, Fitzgibbon a même suggéré qu’il faudrait augmenter les tarifs résidentiels de plus de 5% pour les gros consommateurs, et les limiter entre 1% et 3% pour les moins nantis.

Rappelons qu’un des premiers gestes que François Legault a posés en 2018 a été d’abolir le tarif de garderie modulé selon les revenus des familles, que Phillipe Couillard avait mis en place.

En début d’année, l’entourage de François Legault roulait des yeux en lisant une entrevue que «Fitz» avait donnée au Journal, dans laquelle il soutenait que les Québécois étaient les derniers de classe en matière de consommation d’énergie responsable.

Même si le superministre cherchait à préparer les esprits pour de nécessaires changements d’habitude, François Legault le trouvait trop «moralisateur».

On se rappelle aussi l’empressement du premier ministre à corriger le tir, après que Fitzgibbon a dit qu’il faudrait réduire le nombre de véhicules de moitié sur les routes du Québec.

Son carnet de contacts et ses connaissances des dossiers économiques des différentes régions manqueront au gouvernement, mais la situation ne pouvait plus durer.

Changement

Parmi les députés, le départ de Fitz crée une déception. Par contre, certains ministres jugeaient qu’il prenait trop de place.

Sa démission entraînera aussi un changement dans les choix d’investissement, puisqu’on fait valoir en coulisses qu’il faudra maintenant se concentrer davantage à soutenir des entreprises d’ici, plutôt qu’à attirer des compagnies étrangères à coup de millions de dollars.

Fitzgibbon a aussi dit qu’il se sentait parfaitement à l’aise de partir après six ans comme ministre de l’Économie.

Il fait donc bien peu de cas du mandat de quatre ans obtenu en étant élu député de Terrebonne en 2022.

Il a lâché ses électeurs, tout comme le projet de loi sur l’énergie si important à ses yeux et sa filière batterie qui traverse une période inquiétante.

Qu’il se soit lassé de ces différentes missions, c’est très étonnant. Et il n’avait pas l’air démotivé même en annonçant son départ.

C’est toujours le premier ministre qui tranche en cas de divergence de vision.

Par contre, Fitz avait raison d’évoquer une hausse inévitable de tarif, alors que la ligne de François Legault ressemble à un entêtement électoraliste.

C’est probablement pourquoi l’ex-superministre a affirmé mercredi que ce qu’il avait aimé le moins dans son passage en politique, c’était «la politique»…

EN VRAC

À l’aide, Christine!

Le projet de loi sur l’avenir énergétique prévoit un Fonds d’aide à la clientèle domestique, pour permettre de limiter la hausse du tarif résidentiel d’Hydro à 3%. Questionné au sujet de ce fonds, François Legault semblait pourtant en ignorer l’existence, jeudi. La nouvelle superministre Christine Fréchette devra nous éclairer!



Legault et Fitz: ça ne pouvait plus durer


Photo d’archives, Pierre-Paul Poulin

PSPP voit le CH en séries

L’amour du sport unit les adversaires politiques. Sur les réseaux sociaux, Paul St-Pierre Plamondon et Enrico Ciccone ont pris un pari. Si le Canadien atteint les séries éliminatoires cette saison, le député devra enfiler un chandail du PQ. S’il échoue, c’est le chef péquiste qui portera les couleurs du PLQ. Ohé, Ohé-Ohé-Ohéééé…



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Photo Agence QMI, Joël Lemay





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